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A la ville de Grenoble, la sécurité (toujours) parent pauvre de la politique municipale.

  • Photo du rédacteur: Retrouver Grenoble
    Retrouver Grenoble
  • 13 nov. 2024
  • 3 min de lecture

Fin septembre, la majorité socialiste de la ville de Nantes réorganisait sa police municipale en recrutant, sur concours, 25 agents supplémentaires ; le mois dernier à Rennes, les policiers municipaux manifestaient devant l’Hôtel de Ville contre leurs conditions de travail ; aujourd’hui à Bordeaux, le maire EELV autrefois contempteur de l’armement a créé une « brigade d’appui et de sécurisation » d’une cinquantaine d’agents disposant d’une arme à feu.


Les nombreuses failles sécuritaires qui émaillent la vie des Grenoblois n’ont apparemment pas convaincu la municipalité de renforcer les équipes de la police municipale, faisant porter une responsabilité accrue aux agents sur le terrain. A Marseille, la police compte à ce jour 550 agents et envisage d’atteindre 850 policiers d’ici 2026, soit une évolution de 54% en deux ans ! A Bordeaux, avant la récente prise de position du maire EELV en faveur de l’armement des policiers municipaux, les effectifs avaient évolué de plus de 20% entre 2020 et 2024 pour atteindre 170 agents, avec une perspective à 200 agents actifs d’ici 2026. Une présence destinée à assurer un travail de proximité, de prévention et de médiation.

De même, ce déploiement est accompagné d'un renforcement de la vidéoprotection. D’après les informations relayées par la ville de Bordeaux, en 2024, 215 dispositifs seront installés, soit une hausse de 58% du parc en quatre ans. 

 

Pendant ce temps, le maire de Grenoble refuse d’équiper la police municipale pour ne pas « l’exposer à des risques ».

Pis, les chiffres des bilans sociaux publiés par la ville de Grenoble démontrent une stagnation des effectifs de la police municipale, voire même une diminution selon la répartition des emplois permanents, depuis 2016 :

 

Année

Emplois permanents

Effectif PM

%

2023

2757

79

2,8%

2022

2713

76

2,8%

2019

2724

81

3%

2016

2775

83

3%

 

A Grenoble, selon le maire « les caméras de vidéosurveillance ne servent à rien ». En travestissant ainsi la réalité, en banalisant les failles sécuritaires de sa ville, le maire de Grenoble se mue en chef d’un orchestre de joueurs de pipeaux professionnels, notamment lorsque le maire et l’adjointe à la tranquillité publique annoncent en grande pompe le lancement d’une nouvelle brigade de l’espace public. Ces agents, en tenue ASVP, donc sans équipement particulier, sans formation complémentaire ni protection, seront encore plus exposés que les agents de la police municipale …

Une mise en danger plutôt qu’un renforcement de la sécurité des grenoblois, alors même que les élus municipaux ont pris l’habitude de se calfeutrer dans leur tour de béton à chaque conseil municipal, monopolisant près d’1/3 des effectifs de la police municipale.

 

Le revirement du maire de Bordeaux comme l’étroite collaboration entre le maire de Marseille et l’Etat démontrent au moins trois choses :


·         Face à un monde qui change vite et où malheureusement la violence prend une ampleur inédite liée le plus souvent au narcotrafic, les pouvoirs publics doivent s’adapter, modifier leur doctrine ;


·         Dans cette perspective, les maires sont en première ligne et se doivent non seulement coopérer avec l’Etat, la DDPN, les autres collectivités avoisinantes (communes, département, région) mais doivent aussi assurer toutes leurs obligations et devoirs ;


·         La politique de sécurité et de la tranquillité publique doivent faire l’objet d’une volonté politique sans faille pour entraver tous les comportements nuisibles et délictueux ;

 

 

Sur ce sujet crucial, aux fortes espérances, la bonne entente est fondamentale. Nous rappelons notre proposition de mettre en œuvre dans les meilleurs délais, des Assises de la Sécurité en lien avec l’Etat, la Région Auvergne Rhône-Alpes, le Département de l’Isère, Grenoble-Alpes Métropole.

Par sa position courageuse le maire de Bordeaux démontre que la protection des habitants doit l’emporter sur toute autre considération politicienne ou idéologique.

 

Gageons qu’à Grenoble la raison l’emportera le plus tôt possible.

 

Cet enjeu devrait dépasser tous les clivages politiques, pour mettre en œuvre une politique sécuritaire coordonnée, au service de la tranquillité publique de tous les Grenoblois.

 
 

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